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Discours par Maximilien Robespierre — 17 Avril 1792-27 Juillet 1794

Maximilien Robespierre

Maximilien Robespierre

Discours par Maximilien Robespierre — 17 Avril 1792-27 Juillet 1794

RГ©ponse de M. Robespierre aux discours de MM. Brissot et Guadet du 23 avril 1792, prononcГ©e Г  la SociГ©tГ© des Amis de la Constitution le 27 du mГЄme mois, et imprimГ©e par ordre de la SociГ©tГ© (27 avril 1792)

Je ne viens pas vous occuper ici, quoi qu'on en puisse dire, de l'intГ©rГЄt de quelques individus ni du mien; c'est la cause publique qui est l'unique objet de toute cette contestation: gardez-vous de penser que les destinГ©es du peuple soient attachГ©es Г  quelques hommes; gardez-vous de redouter le choc des opinions, et les orages des discussions politiques, qui ne sont que les douleurs de l'enfantement de la LibertГ©. Cette pusillanimitГ©, reste honteux de nos anciennes moeurs, serait l'Г©cueil de l'esprit public et la sauvegarde de tous les crimes. Elevons-nous une fois pour toute Г  la hauteur des Гўmes antiques; et songeons que le courage et la vГ©ritГ© peuvent seuls achever cette grande rГ©volution.

Au reste, vous ne me verrez pas abuser des avantages que me donne Ici maniГЁre dont j'ai Г©tГ© personnellement attaquГ©; et, si je parle avec Г©nergie, je n'en contribuerai que plus puissamment Г  la vГ©ritable paix et Г  la seule union qui convienne aux amis de la Patrie.

Ce n'est pas moi qui ai provoqué la dernière scène qui a eu lieu dans cette Société; elle avait été précédée d'une diffamation révoltante dont tous les journaux étaient les instruments et répandue surtout par ceux qui sont entre les mains de mes adversaires. Deux députés à l'Assemblée nationale connus par leur civisme intrépide et le défenseur de Château-Vieux avaient articulé des faits contre plusieurs membres de cette Société. Sans m'expliquer sur cet objet, et même sans y mettre autant d'importance que beaucoup d'autres, sans attaquer nommément qui que ce soit, j'ai cru devoir éclairer la Société sur les manoeuvres qui, dans ces derniers temps, avaient été employées pour la perdre ou la paralyser; j'ai demandé la permission de les dévoiler à cette séance; j'avais annoncé en même temps que je développerais dans un autre temps des vérités importantes au salut public; le lendemain toutes les espèces de journaux possibles, sans en excepter La Chronique ni Le Patriote Français, s'accordent à diriger contre moi et contre tous ceux qui avaient déplu à mes adversaires les plus absurdes et les plus atroces calomnies. Le lendemain, M. Brissot, prévenant le jour où je devais porter la parole, vient dans cette tribune, armé du volumineux discours que vous avez entendu.

Il ne dit presque rien sur les faits allГ©guГ©s par les trois citoyens que j'ai nommГ©s; il nous assure que nous ne devons pas craindre de voir une autoritГ© trop grande entre les mains des patriciens; se livre Г  une longue dissertation sur le tribunat, qu'il prГ©sente comme la seule calamitГ© qui menace la nation; nous garantit que le patriotisme rГЁgne partout, sans en excepter le lieu qui fut jusqu'ici le foyer de toutes les intrigues et de toutes les conspirations; loue la dГ©nonciation en gГ©nГ©ral, mais prГ©tend que cette arme sacrГ©e doit rester oisive par la raison que nous sommes en guerre avec les ennemis du dehors: il va jusqu'Г  nous reprocher de crier contre la guerre, tandis qu'il n'est pas question de cela, et que nous n'en avons jamais parlГ© que pour proposer les moyens ou de prГ©venir en mГЄme temps la guerre Г©trangГЁre et la guerre civile ou au moins de tourner la premiГЁre au profit de la libertГ©. Enfin au panГ©gyrique le plus pompeux de ses amis, il oppose les portraits hideux de tous les citoyens qui n'ont point suivi ses Г©tendards; il prГ©sente tous les dГ©nonciateurs comme des hommes exagГ©rГ©s, comme des factieux et des agitateurs du peuple; et, dans ses Г©ternelles et vagues dГ©clamations, il m'impute l'ambition la plus extravagante et la plus profonde perversitГ©. M. Guadet, que je n'ava