LIS EN FRAN?AIS (ЧИТАЙ ПО-ФРАНЦУЗСКИ). Учебное пособие по самостоятельной работе для студентов филологического профиля
Елена Александровна Манаенко
Таисия Ивановна Скоробогатова
Учебное пособие построено на материале современной бельгийской литературы. Использованы сказки и новеллы, принадлежащие перу Анн-Мари Треккер и Карло Мазони и признанные лучшими образцами франкоязычной словесности XX в.
Цель пособия – активизировать самостоятельную работу студентов, включить их в работу по чтению аутентичных текстов различной сложности, способствовать более динамичному подходу к чтению литературы на французском языке и обогатить лексический запас обучающихся.
Пересказ прочитанного, подготовка ответов на вопросы, обсуждение проблем, поднимаемых авторами, дают студентам возможность научиться резюмировать достаточно протяженные отрывки текста.
Публикуется в авторской редакции.
Т. И. Скоробогатова, Е. А. Манаенко
LIS EN FRAN?AIS (читай по-французски) Учебное пособие
Texte №1
1.1. Lisez et traduisez le texte ? coup de dictionnaire
Anne-Marie Trekker, LA CLЕ
Un petit cimeti?re. Juchе sur un mamelon de terre, un peu ? l’еcart du village. Autour de la chapelle, une centaine de tombes entourеe de hauts murs de pierres qui prot?gent les visiteurs de la morsure du vent d’hiver et offrent une frange d’ombre ? la br?lure du soleil d’еtе. Un espace hors du temps, plantе d’un vieux tilleul centenaire. Quelques allеes o? poussent, dans le dеsordre, d’anciennes croix de pierre et de schiste au milieu des mornes dalles de granit des nouveaux arrivants.
C’est l’еtе. Deux femmes ont trouvе refuge pr?s de l’entrеe, sur un banc dans un carrе d’ombre. Elles ont rempli leurs cruches d’eau et se sont assises, essoufflеes, les rеcipients posеs ? leurs pieds sur le sol caillouteux. Le temps d’еchapper quelques minutes ? la touffeur de cette fin d’apr?s-midi.
La plus jeune, Rosе-Marie, a le visage marquе de quelques rides mais le corps souple et gracieux. Elle porte une robe lеg?re en lin bleu, qui dеcouvre ses еpaules rondes et bronzеes. ? son allure, on voit bien qu’elle n’est pas d’ici. Pas du village.
L’autre, Roseline, para?t sans ?ge. Elle est de l’еternitе. Le visage plissе de ridules et le corps mince et sec, perdu dans une robe sombre. Ses mouveme nts sont lents mais prеcis et le regard reste vif, ? l’aff?t du moindre envol d’oiseau ou d’insecte dans ce lieu de silence. Sa main ne tremble pas, son dos est droit.
– Alors, vous ?tes revenue sur la tombe de votre grand-m?re? interroge la vieille. C’est rare de voir des jeunes par ici. Ils n’ont plus le temps de faire la causette avec leurs disparus. Remarquez, je ne critique pas. Il est un temps pour chaque chose. Aujourd’hui, j’ai besoin de ce lien avec mes invisibles. Mes deux parents sont enterrеs ici, dans le m?me caveau. Je viens leur rendre visite plusieurs fois par semaine. D’ici peu, je reposerai ? c?tе d’eux, ma place est dеj? retenue. Cela ne me fait pas peur. Au contraire, cela m’apaise de savoir o? j’irai.
– Quand donc sont-ils dеcеdеs? Je vous ai toujours connue seule, dit Rosе-Marie.
– Ils ne venaient que rarement au village. Ils sont morts ? la fleur de l’?ge. ? trois ans d’intervalle. Mon p?re, le premier, d’une hеmorragie cеrеbrale, ? cinquante ans. Et ma m?re, d’un cancer fulgurant. Moi, j’habite ici depuis mes huit ans. J’ai vеcu avec ma grand-m?re maternelle apr?s le divorce de mes parents. Ils еtaient journalistes tous les deux. Alors, pensez, on ne les voyait jamais longtemps. Toujours ? courir apr?s les nouvelles.
– Journaliste, un mеtier passionnant. Ils devaient en avoir des histoires ? vous raconter lorsqu’ils revenaient.
– Croyez-vous? Mon p?re еtait reporter international. Toujours sur les lignes de front. Quand il rentrait, c’еtait pour se reposer. Il m’interdisait m?me d’allumer la radio. Ma m?re, elle, tenait la rubrique de mode dans un magazine fеminin de l’еpoque. Son journal s’intitulait Anne-Marie. Je me souviens seulement des couvertures avec ces visages et ces silhouettes de femmes tellement diffеrentes de celles du village. Des еlеgantes qui pa