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Discours par Maximilien Robespierre — 21 octobre 1789-1er juillet 1794

Maximilien Robespierre

Maximilien Robespierre

Discours par Maximilien Robespierre — 21 octobre 1789-1er juillet 1794

Maximilien Robespierre (1758-1794), Discours prononcГ© Г  l'AssemblГ©e constituante le 21 octobre 1789 (21 octobre 1789)

Texte en franГ§ais moderne par Albert Laponneraye (Un boulanger avait Г©tГ© mis Г  mort par le peuple; la commune de Paris envoya Г  l'assemblГ©e nationale une dГ©putation pour lui rendre compte de cet Г©vГ©nement et pour demander qu'elle rendГ®t une loi martiale et qu'elle s'occupГўt de pourvoir aux subsistances de la capitale. Barnave fit observer qu'une loi martiale ne serait pas suffisante, et proposa de crГ©er un tribunal ad hoc pour juger les crimes de lГЁse-nation. La motion de Barnave fut appuyГ©e par plusieurs dГ©putГ©s. Robespierre prit la parole en ces termes:)

Ne serait-il donc question dans cette discussion que d'un fait isolГ©, que d'une seule loi?.. Si nous n'embrassons pas Г  la fois toutes les mesures, c'en est fait de la libertГ©. Les dГ©putГ©s de la commune vous ont fait un rГ©cit affligeant; ils ont demandГ© du pain et des soldats. Ceux qui ont suivi la rГ©volution, ont prГ©vu le point oГ№ vous ГЄtes: ils ont prГ©vu que les subsistances manqueraient; qu'on vous montrerait au peuple comme sa seule ressource: ils ont prГ©vu que des situations terribles engageraient Г  vous demander des mesures violentes, afin d'immoler Г  la fois et vous et sa libertГ©. On demande du pain et des soldats; c'est dire: le peuple attroupГ© veut du pain; donnez-nous des soldats pour immoler le peuple. On vous dit que les soldais refusent dГ©marcher... Eh! peuvent-ils se jeter sur un peuple malheureux dont ils partagent le malheur? Ce ne sont donc pas des mesures violentes qu'il faut prendre, mais des dГ©crets sages pour dГ©couvrir la source de nos maux, pour dГ©concerter la conspiration qui peut-ГЄtre, dans le moment oГ№ je parle, ne nous laisse plus d'autres ressources qu'un dГ©vouement illustre. Il faut nommer un tribunal vraiment national.

Nous sommes tombГ©s dans une grande erreur, en croyant que les reprГ©sentants de la nation ne peuvent juger les crimes commis envers la nation. Ces crimes, au contraire, ne peuvent ГЄtre jugГ©s que par la nation, ou par ses reprГ©sentants, ou par des membres pris dans votre sein. Qu'on ne parle pas de constitution quand tout se rГ©unit pour l'Г©craser dans son berceau. Des mandements incendiaires sont publiГ©s, les provinces s'agitent, les gouverneurs favorisent l'exportation sur les frontiГЁres... Il faut entendre le comitГ© des rapports; il faut entendre le comitГ© des recherches, dГ©couvrir la conspiration, Г©touffer la conspiration Alors nous ferons une constitution digne de nous et de la nation qui l'attend.

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Maximilien Robespierre (1758-1794), Discours prononcГ© Г  l'AssemblГ©e constituante le 25 janvier 1790 (25 janvier 1790)

(Le commencement de la sГ©ance avait Г©tГ© consacrГ© Г  divers travaux, entre autres Г  la lecture d'un rapport sur un secours demandГ© par la ville de Valenciennes. Lorsque la tribune fut libre, Robespierre y monta et s'exprima ainsi:)

Nous venons soumettre Г  votre dГ©libГ©ration un objet infiniment plus intГ©ressant pour plusieurs provinces du royaume... Il tient Г  la libertГ© gГ©nГ©rale... Il est d'une telle nature, que vous nous accuseriez d'une malversation odieuse, si nous ne soutenions pas avec force la cause qui nous est en ce moment confiГ©e. Parmi les dГ©crets qui fixent la quotitГ© d'impositions nГ©cessaires pour exercer les droits de citoyen actif, et pour ГЄtre Г©lecteur et Г©ligible, il en est qui ont donnГ© lieu Г  une demande d'explication...

Des contributions directes, personnelles et rГ©elles, sont Г©tablies dans une grande partie du royaume. Dans l'Artois et dans les provinces qui l'avoisinent, on paie peu de contributions directes; la corvГ©e n'y existe pas; la taille et la capitation y sont converties en impositions indirectes. Il en est de mГЄme des contributions par les propriГ©taires de fonds: les