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Les DerniГЁres AnnГ©es du Marquis et de la Marquise de Bombelles

Maurice Fleury

Maurice Fleury

Les DerniГЁres AnnГ©es du Marquis et de la Marquise de Bombelles

CHAPITRE PREMIER

1788

Les Bombelles à Versailles. —Journal du marquis. – M

de Matignon et l'hôtel de la Vaupalière. – Chez le comte de Montmorin. – M. de Malesherbes et les Loménie de Brienne. – Refus définitif de se marier de M

de Rohan-Rochefort. – Le château de Meudon. – Nouvelles extérieures. – La Reine et la duchesse de Polignac. – Nouvelles politiques. – Effervescence des provinces. – Les gentilshommes bretons. – Départ du baron de Breteuil. – Le maréchal de Vaux en Dauphiné.

Dans une précédente étude[1 - Angélique de Mackau et la Cour de Madame Élisabeth, Emile-Paul, 1905.], nous avons laissé le marquis et la marquise de Bombelles à Lisbonne et sur le point de regagner la France. Angélique est partie la première avec ses enfants. Au milieu de mai 1788, les affaires de l'ambassade terminées, le marquis investi d'un congé se mettait en route pour Versailles, avec sa sœur de Travanet, et après une traversée sans incidents notables il débarquait aux Sables-d'Olonne. De là la route est encore longue… Il faut s'arrêter à Niort, à Poitiers, où les officiers leur font fête, à Tours et à Blois, que le marquis visite avec conscience. Il aime à décrire dans son Journal[2 - Fragment des Mémoires de Bombelles que je tiens de M. le comte de Castéjà, son arrière-petit-fils. Le reste de ces Mémoires est en la possession de M. le comte Louis de Bombelles qui habite l'Autriche. Il eût été intéressant sans doute de les publier en entier; mais, d'après les instructions formelles du marquis entré dans les ordres après la mort de sa femme, et qui réprouvait certains chapitres tracés par l'homme de cour, ces Mémoires ne verront pas le jour.], le «Jardin de la France»; la «Pagode» de Chanteloup, souvenir élevé par Choiseul à ses amis fidèles, que le duc de Penthièvre, nouveau propriétaire du domaine, a tenu à conserver; le château de Blois, dont l'ancien gouverneur, le comte de Breteuil, lui fait les honneurs avant qu'il ne soit métamorphosé en caserne. A Orléans, l'intendant, M. de Chevilly, est venu dîner avec eux, ce qui fait un petit événement, mais les voyageurs ont hâte de terminer leur voyage. Aussi, à Angerville, dernière couchée, maudissent-ils la comtesse de Bourbon-Busset qui arrive des eaux, veut absolument les voir et les retarde considérablement.

Ils arrivent, le 30, à la dernière étape. A deux postes d'Angerville, une bande de roue manque… un orage à essuyer… Enfin, les voilà à Versailles, dans la maison retenue près de la porte du Dragon. Grands épanchements de famille. Femme et enfants d'abord; avec quelle joie le marquis les revoit, on le laisse à penser au lecteur. Une ligne de points dans le Journal, il ne veut pas en trop dire. Puis la petite baronne de Mackau, la belle-mère, le beau-frère… on s'embrasse avec transports, «on se dit avec confusion ce qu'on se redira avec plus de calme et d'ordre», et l'on visite la nouvelle demeure où les Bombelles, sans doute, vont gîter quelque temps. La maison n'est pas très grande, ni bien distribuée, mais elle est riante et plaît à Angélique, elle est en bon air, ce qui est l'essentiel pour les enfants. Par un escalier ils pourront descendre dans le parc, et grâce à une série de corridors on peut rejoindre le château en restant continuellement à couvert.

Le lendemain M

de Travanet s'est rendue Г  Paris qu'elle avait hГўte de revoir. Le frГЁre et la sЕ“ur descendent chez M

de Louvois, dont le fils est fortifiГ© et В«joli Г  peindre sans avoir sa physionomie spirituelleВ». La premiГЁre visite de M. de Bombelles devait ГЄtre pour le baron de Breteuil, mais ce n'est que le soir, Г  Neuilly, qu'il lui a Г©tГ© donnГ© de voir son protecteur. LГ , dans la maison dont M. de Sainte-Foix[3 - Radix de Sainte-Foix, ancien