L'oeuvre du divin ArГ©tin, deuxiГЁme partie
Pietro Aretino
Pietro Aretino, Guillaume Apollinaire
L'oeuvre du divin ArГ©tin, deuxiГЁme partie / Essai de bibliographie arГ©tinesque par Guillaume Apollinaire
ESSAI DE BIBLIOGRAPHIE ARÉTINESQUE
L'ArГ©tin a laissГ© une Е“uvre importante dont les Г©ditions en italien sont trГЁs nombreuses. La bibliographie de ces ouvrages n'a encore Г©tГ© Г©bauchГ©e que par Brunet, par Graesse, etc. On espГЁre que l'essai que voici pourra, tout imparfait qu'il soit, rendre quelques services.
L'ArГ©tin fut prГ©coce, et au titre de l'Е“uvre mentionnГ©e ci-aprГЁs, la premiГЁre sans doute qu'il ait publiГ©e, il est qualifiГ© de В«jeune homme trГЁs fГ©condВ».
Opera nova del fecundissimo giovene Pietro Aretino zoГ© strambotti, sonetti, capitoli, epistole, barzelelle e una desperata.
Et Г la fin:
Impresso in Venezia per Nicolo Zopino nel MCCCCCXI a di XXII di Zenaro.
Ce livre, dГ©couvert par M. d'Ancona, Г la Marciana, fut publiГ© quand l'ArГ©tin avait 19 ans et qu'il Г©tait Г©tudiant Г PГ©rouse.
LES SONNETS LUXURIEUX
Les Sonnetti lussuriosi de l'ArГ©tin ont Г©tГ© composГ©s pour interprГ©ter des gravures de Marc-Antoine Raimondi d'aprГЁs des dessins de Jules Romain.
On n'a aucune idée de ces gravures, dont il n'existe aucun exemplaire. Des fragments ont été, il est vrai, signalés çà et là , mais jamais leur authenticité ne fut absolument certaine. Nul doute cependant qu'elles n'aient existé, mais elles ont été poursuivies et détruites avec tant d'acharnement qu'elles paraissent aujourd'hui définitivement perdues.
Ces estampes ont paru dans les sonnets de l'ArГ©tin. D'autre part, un curieux passage d'Ebert (Beschreibung der KЕ“nigl. Biblioth. zu Dresden) semble indiquer l'existence d'une Г©dition originale comprenant les sonnets et les gravures. Le fait est possible et non pas avГ©rГ©.
D'aprГЁs Ebert, la BibliothГЁque royale de Dresde aurait possГ©dГ© jusqu'en 1781 un exemplaire des Sonnetti lussuriosi avec des dessins de Jules Romain (Graesse, qui cite Ebert, donne aux termes dessins le sens de gravures d'aprГЁs les dessins).
Mais le gouvernement fit retirer l'ouvrage, qui fut dГ©truit. M. Canzler, bibliothГ©caire, put cependant copier les sonnets. Г‰tait-ce un manuscrit ou un imprimГ©? S'agit-il des dessins originaux de Jules Romain ou des estampes de Marc-Antoine? S'agit-il simplement, ce qui est probable, d'un tout autre livre? On ne sait, et personne, que je sache, n'a mГЄme vu si les sonnets copiГ©s par M. Canzler sont bien les Sonnetti lussuriosi.
Il semble dГ©montrГ© que les Sonnetti n'ont pas Г©tГ© gravГ©s au bas des planches de Marc-Antoine, ni mГЄme imprimГ©s en Italie du vivant de l'ArГ©tin.
La premiГЁre mention qui ait Г©tГ© faite des
Sonnetti lussuriosi
comme d'un livre imprimГ© parut dans les Memoriae historico-criticae librorum rariorum d'Auguste Beyer. (Dresde et Leipzig, 1734, in-8.) Il y est dit que ce petit livre, in-12 (s. l. n. d.), contient 23 ff.; dont le recto seul est imprimГ©. L'ouvrage ne contient qu'une gravure qui est libre et sert de frontispice.
Corona de i Cazzi cioГ© Sonnetti lussuriosi di Messer Pietro Aretino.
In-16, s. l. n. d., figurant au catalogue de Boze. De Bure rapporte:
«On croit communément que ce savant ne l'a jamais eue en sa possession et ne l'avait annoncée dans son catalogue que sur l'espérance qu'il avait de se la procurer un jour…»
«…Cependant, remarque Bonneau, le livre est marqué comme relié en maroquin rouge et coté 1,000 francs, ce qui serait bien singulier s'il était tout à fait imaginaire; une autre raison qui nous incline à croire que les sonnets ont pu porter ce titre de Corona de i Cazzi, c'est le titre qu'on leur a donné en les réimprimant dans le «Recueil du Cosmopolite» (1735, in-8). Ce recueil, exclusivement composé de pièces françaises à l'exception des Sonnetti, des Dubbi amorosi et du Capitolo del Forno, de Mgr della Casa, a été, chacun le sait, imprimé en France; éditeurs, typograp